De mémoire je n'ai jamais participé à un raid VTT aussi difficile. Pourtant averti et physiquement préparé, l'exigence attendue a dépassé l'entendement, mon entendement.
Et ce n'est pas tant les grosses difficultés techniques et physiques qui ont rendu ce raid si exigeant mais plutôt la météo et donc l'état du terrain qui ont fait de cet évènement une épreuve hors norme pour un simple petit lapin comme moi. Les pluies orageuses, presque torrentielles, tombées dans la nuit de samedi à dimanche sont de toute évidence en grande partie responsables, faisant de cette journée du dimanche 10 juin 2018 un raid VTTmarathon mémorable...Rimant malgré tout avec l'adjectif remarquable...
Le site d'accueil de cet évènement (étang de Jonas à Ambazac) nous a semblé très bien choisi, d'autant plus que nous avions loué un mobil-home se trouvant à 200m du départ, au camping L'Ecrin Nature , où l'accueil y est tout aussi sympa.
Forts des 8 éditions précédentes, armés d'environ 130 adhérents (dont une école VTT de 65 jeunes), les organisateurs n'ont rien laissé au hasard pour cette 9e du nom : La Granit'Montana.
Inscrits depuis le mois février dernier sur l'une des 4 épreuves proposées, Bébert, Matthieu et moi avons atteint notre objectif : être finishers, ensemble, de la Granit'Ultime, soit 77 kms/3000 D+ pour une entière satisfaction...Et une bière fraiche offerte juste après avoir franchi la ligne d'arrivée...
Attention de ne pas juger au faciès car je vous assure avoir opté pour l'option garde-boue. Sauf que les 5 premiers kms en ont décidé autrement...Mon Toro 2.25 n'a pas apprécié du tout le fait de se garder cette terre amoureuse rien que pour lui, jusqu'à ne plus pouvoir tourner du tout. Autant je ne regrette pas le type, ni la section du pneu, autant je regrette d'avoir coupé les riselans du garde-boue si tôt tellement la suite du parcours était beaucoup plus favorable et la fin beaucoup plus sale. En effet nos 10 derniers kms se sont faits en présence d'une boue très liquide due à une grosse averse prise à partir du dernier ravito, au 65e km, et ce jusqu'au au 70e environ. Bref, mon garde-boue aura donc fait 72 bornes attaché à mon sac à dos, protégeant ainsi la tête de Petit Lapin (et c'est déjà ça)...
Si les différentes portes horaires annoncées me laissaient présager un certain esprit d'affrontement contre la montre, il n'en n'était rien sur le terrain, certes nous étions parfois aux aguets de l'horaire mais la concentration exigée au pilotage et les plaisirs accumulés prenaient largement le dessus. Ceci étant, même si le tracé du parcours m'aura enchanté du début à la fin, il m'aura quand même fait douter de temps en temps quant à ma capacité entre le 40e et le 60e km. Notez que mis à part le fait de s'arrêter au sommet d'une côte, en bas d'une descente, sur le bas coté d'un single (au risque de gêner un autre participant) ou bien sur les 4 ravitos, rares étaient les endroits où l'on pouvait réellement souffler...d'ailleurs et pour la première fois, mon GPS n'a pas eu suffisamment de souffle pour boucler la boucle...lui !
Pour nous il aura fallu un peu plus de 10 heures pour en finir, quasi 10 heures de monotraces, quasi 10 heures en sous bois et quasi 10 heures d'émerveillement tant le parcours était excellent. La Granit'Montana a fait de ses 750 participants de véritables acteurs, plus ou moins fonceurs, cascadeurs, pas tous finishers mais beaucoup auront apprécié les nombreux décors naturels et enchanteurs ; sur ces tracés tantôt piégeurs, tantôt accrocheurs, amuseurs, voire aguicheurs en haut de certaines descentes très techniques, puis calmant nos ardeurs de petits lapins baroudeurs-amateurs au cours de certaines montées très techniques. Tout ça n'a malheureusement pas laissé beaucoup de place à mon 2e objectif du jour, celui de mon appareil photos, trop souvent resté à l'abris des regards...de mes deux Granit'Rabbits préférés et de certains paysages qui auraient mérités une plus grande place dans ce tout p'tit album...
Le balisage était simple, efficace, sans fioriture, sans même, par exemple, l'annonce des ravitaillements que l'on attendait avec impatience. La surprise de les trouver au prochain virage était d'autant plus réjouissante...comme ici au 4e point ravito où l'on voyait le mauvais temps arriver sur nous à grande allure...
Voilà, je suis heureux d'avoir accrocher cette belle et nouvelle aventure VTT à mon petit palmarès (sans bobo, sans casse). Autant l'épreuve du 75 chrono ne m'intéresse et ne me conviendrait pas, autant je serai bien partant pour la Granit'Epic* de 100Kms qui, si les conditions météorologiques le permettent, pourrait devenir un nouvel objectif, envisageable, voire réalisable...Qui sait ?
* Une vingtaine de participants seulement sur environ 130 au départ sont finishers de la Granit'Epic 2018.
À bientôt mes lapins !